Milan : carnet de voyage en 2025
Milan, capitale de la Lombardie, incarne à la fois la tradition italienne et la modernité cosmopolite. Connue mondialement pour la mode et le design, elle est aussi un véritable paradis pour les gourmands et les voyageurs curieux. Dans ce carnet de voyage culinaire, je vous emmène à la découverte de Milan, ma ville natale, de son histoire millénaire à ses adresses gourmandes en passant par ses lieux emblématiques et sa vibrante « movida« . L’expression « Milan l’è on gran Milan », popularisée par la chanson O mia bela Madunina, résume la fierté et l’attachement des Milanais à leur ville. Patrimoine culturel riche, dynamisme économique et identité ancrée dans la dolce vita comme dans la bonne cuisine : voilà tout ce qui fait le charme unique de Milan. Préparez-vous à un voyage où se mêlent art, histoire et plaisirs de la table, le tout dans une ambiance chaleureuse et animée.
Milan et son histoire : culture, économie et identité
Fondée à l’Antiquité, Milan (Mediolanum) a une histoire prestigieuse qui a façonné son identité actuelle. Conquise par les Romains en 222 av. J.-C., elle fut brièvement la capitale de l’Empire romain d’Occident de 286 à 402 apr. J.-C. Au Moyen Âge, la cité prospère sous les dynasties des Visconti puis des Sforza, devenant l’un des centres politiques et financiers les plus importants d’Europe. Elle forme un duché influent du XIVe au XVIIIe siècle, passant successivement sous domination française, espagnole puis autrichienne, avant de rejoindre le jeune royaume d’Italie en 1859. À partir du XIXe siècle, Milan s’industrialise à grande vitesse et, avec Turin et Gênes, forme le « triangle industriel » moteur de l’Italie.
Dévastée par les bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale, elle renait de ses cendres lors du boom économique des années 1950-60. Des milliers d’Italiens du sud et d’étrangers affluent alors pour travailler dans cette ville en plein essor, faisant de Milan l’une des plus cosmopolites du pays. Aujourd’hui, la ville est considérée comme le cœur industriel, commercial, financier et universitaire de l’Italie.
Si Rome est la capitale politique, Milan se veut la capitale économique et culturelle. On y trouve la Bourse italienne, le siège de grandes entreprises, et elle rayonne par des événements internationaux (Semaine de la mode, Salone del Mobile…) et un riche patrimoine artistique. C’est aussi la patrie de grands noms de la gastronomie (le panettone y est né !) et de traditions conviviales comme l’aperitivo, qui participent à son identité singulière.
Itinéraire entre histoire et modernité
Impossible de visiter Milan sans explorer ses lieux emblématiques, où l’histoire côtoie la vie quotidienne animée des Milanais. Chaque quartier révèle une facette de l’âme de la ville, entre monuments grandioses et petites rues pleines de charme. Voici mes incontournables.
Le Duomo, symbole de Milan
Cathédrale gothique dédiée à la Nativité de la Vierge, le Duomo trône au cœur de la ville sur la Piazza del Duomo. Sa construction a débuté en 1386 sous l’égide du seigneur Gian Galeazzo et s’est étalée sur près de six siècles ! Entièrement revêtu de marbre de Candoglia, le Duomo étonne par ses dimensions et sa forêt de flèches et de statues (plus de 3 400 au total).
Tout en haut, la statue dorée de la Madonnina, la Vierge protectrice de Milan, culmine à 108,5 mètres d’altitudes et veille sur la ville. Par respect, aucun bâtiment n’a longtemps dépassé cette hauteur, et une tradition veut qu’on place une réplique de la Madonnina au sommet de chaque nouvelle tour plus haute, pour préserver symboliquement l’âme de Milan.
L’intérieur de la cathédrale est tout aussi impressionnant avec ses hautes voûtes (45 m sous plafond) et ses vitraux flamboyants. Ne manquez pas la visite des terrasses du Duomo : on peut monter sur les toits (en escalier ou ascenseur, billet ~15 €) pour admirer de près les flèches sculptées et profiter d’une vue panoramique extraordinaire sur la ville et les Alpes au loin.
La cathédrale est ouverte tous les jours (8h-19h env., dernière entrée 18h10 – accès libre à la nef, ticket requis pour musée et terrasses). Pensez à vous couvrir modestement par respect du lieu sacré, et réservez à l’avance si vous voulez éviter la file aux ascenseurs vers la terrasse.
La Galleria Vittorio Emanuele II et la Scala
Sur la Piazza della Scala à la sortie de la galerie, on trouve le Teatro alla Scala, temple mondial de l’opéra. Cette salle mythique de 1778 a vu passer Verdi, Toscanini, Maria Callas et bien d’autres légendes. Si vous en avez l’occasion, assistez à un opéra ou ballet pour une soirée inoubliable (sinon, le musée de la Scala se visite en journée, tarif ~9 €). La place est ornée d’une statue de Léonard de Vinci, rappelant que l’artiste vécut 20 ans à Milan à la cour des Sforza.
À deux pas du Duomo, la superbe galerie couverte Vittorio Emanuele II relie la Piazza Duomo à la Piazza della Scala. Inaugurée en 1867, cette galerie marchande en forme de croix est l’une des plus anciennes d’Europe. Son architecture en fait un monument en soi : hautes voûtes de verre et de fer, sol orné de mosaïques représentant les armoiries des grandes villes italiennes, et au centre une élégante coupole. On la surnomme le “salon de Milan”, et on y flâne volontiers pour admirer les vitrines luxueuses (Prada, Louis Vuitton…) ou boire un café historique chez Camparino, bar fondé par le créateur du Campari en 1915.
Les Navigli : balade gourmande et nocturne au fil de l’eau
Au sud-ouest du centre, le quartier des Navigli est l’un des plus pittoresques avec ses canaux historiques. Milan possédait autrefois un réseau de canaux navigables conçus dès le XIIe siècle et développés par Léonard de Vinci au XVe (qui aurait contribué aux écluses). Aujourd’hui, deux navigli principaux subsistent : le Naviglio Grande et le Naviglio Pavese, qui se rejoignent à la Darsena (ancien bassin portuaire).
Le long de l’eau, les quais sont bordés de boutiques d’antiquaires, de petites églises (San Cristoforo sul Naviglio), d’ateliers d’artistes et surtout de nombreux bars et restaurants. Le jour, on y chine et on admire les façades colorées se reflétant dans le canal ; le soir, l’ambiance devient très animée (voir plus loin la section sur la movida). Une curiosité à noter : chaque dernier dimanche du mois se tient le grand marché des antiquités des Navigli, qui attire foules et chineurs.
Le Quadrilatero della Moda : luxe, histoire et vitrines d’exception
Milan rime avec mode, et le Quadrilatero della Moda (quadrilatère de la mode) est le quartier du luxe par excellence. Formé par quatre rues principales (via Montenapoleone, via della Spiga, via Sant’Andrea et via Manzoni) ce quadrilatère abrite les boutiques des plus grandes maisons italiennes (Armani, Gucci, Prada, Versace…) et internationales.
Même sans faire de shopping, on adore s’y balader pour l’atmosphère élégante et apercevoir les vitrines créatives. Non loin, le célèbre grand magasin La Rinascente (à côté du Duomo) offre également huit étages de fashion et design, avec en prime un rooftop café face à la cathédrale. Le Quadrilatero est aussi un quartier historique, avec ses palais néoclassiques, ses cours cachées et son charmant musée de la mode, le Palazzo Morando. Sortez vos plus belles tenues pour vous y fondre le temps d’un après-midi de lèche-vitrine !
Le Castello Sforzesco et le Parco Sempione
En remontant la Via Dante depuis le Duomo, on aperçoit au bout la massive silhouette du Castello Sforzesco, l’ancien château des ducs de Milan (XVe siècle). Construit par la famille Visconti puis embelli par les Sforza, il servit de forteresse, de résidence et même de caserne au XIXe siècle.
Aujourd’hui, ses larges murs de brique renferment plusieurs musées civiques passionnants (entrée combinée ~5 €) : musée d’Art ancien, musée des Instruments de musique, collections d’art décoratif, et surtout la Pietà Rondanini de Michel-Ange, dernière sculpture inachevée du maître, émouvante, exposée dans une salle spécialement aménagée du château. Ne manquez pas la cour centrale et la tour du Filarete à l’entrée, emblématique avec son horloge.
Juste derrière le château s’étend le Parco Sempione, grand parc verdoyant de 47 hectares apprécié des locaux pour jogger ou pique-niquer. On peut y voir l’Arco della Pace (Arc de Triomphe érigé par Napoléon), l’Acquario Civico (petit aquarium Art nouveau) ou encore la Torre Branca, une tour métallique panoramique de 1933 (108 m de haut, ascenseur pour monter et vue à 360° sur Milan). Flâner dans Parco Sempione est un vrai bol d’air frais après l’agitation urbaine.
Santa Maria delle Grazie et le Cénacle de Léonard de Vinci
Ce site classé à l’UNESCO est un passage obligé pour les amateurs d’art. L’église Santa Maria delle Grazie (XVe s.) est un bel exemple de Renaissance lombarde, avec une tribune octogonale conçue par Bramante. Mais elle est surtout mondialement connue pour abriter, dans son ancien réfectoire, La Cène de Léonard de Vinci (Il Cenacolo en italien).
Cette fresque monumentale de 9 m de long peinte en 1498 représente le dernier repas du Christ et de ses apôtres, une œuvre d’une immense valeur artistique et spirituelle. Attention, l’entrée est très réglementée. Seulement 25 personnes toutes les 15 minutes, visites sur réservation obligatoire plusieurs semaines à l’avance. Les horaires sont du mardi au dimanche de 8h15 à 19h (dernière entrée 18h45), fermé le lundi. Le billet coûte 15 € (tarif réduit 2 € pour 18-25 ans).
Je vous conseille vivement de réserver en ligne sur le site officiel (cenacolovinciano.vivaticket.it) dès que possible, ou via une visite guidée, car les places partent très vite. Le jour J, présentez-vous 20 minutes avant l’heure indiquée sur votre réservation. La visite du Cénacle ne dure que 15 minutes mais c’est un moment suspendu : on reste bouche bée devant la beauté fragile de la fresque (restaurée en 1999), essayant de capter l’émotion que Léonard a peinte dans les regards des apôtres. Un conseil : pendant l’attente, profitez-en pour visiter gratuitement l’église Santa Maria delle Grazie juste à côté, un véritable bijou architectural.
Le Vignoble de Léonard de Vinci
Juste en face de Santa Maria delle Grazie, un lieu chargé d’histoire mérite une mention spéciale : la Vigna di Leonardo. En 1498, Ludovico Sforza, duc de Milan, offrit à Léonard de Vinci un petit vignoble en remerciement de ses services, notamment la réalisation de la Cène . Ce terrain, d’environ un hectare, était situé dans le jardin de la Casa degli Atellani, une demeure Renaissance où l’artiste aurait séjourné pendant ses travaux.
Oublié pendant des siècles, le vignoble fut redécouvert et replanté en 2015 grâce à des recherches menées par l’Université de Milan, qui identifièrent le cépage d’origine comme étant la Malvasia di Candia Aromatica . Jusqu’en septembre 2023, les visiteurs pouvaient explorer ce jardin secret et les salles historiques de la maison. Cependant, depuis le 1er octobre 2023, la Casa degli Atellani et la Vigna di Leonardo sont fermées au public . Bien que l’avenir du site reste incertain, son histoire demeure un témoignage fascinant de la vie de Léonard de Vinci à Milan
La Basilique Saint-Ambroise (Sant’Ambrogio)
Considérée comme le cœur spirituel de Milan, cette basilique est dédiée au saint patron de la ville, Ambroise, évêque de Milan au IVe siècle. Il fit construire l’église originelle en 379-386 sur le site d’un cimetière de martyrs chrétiens.
L’édifice actuel date du XIIe siècle, reconstruit dans le magnifique style roman lombard qui servit de modèle à de nombreuses églises ensuite. En briques rouges, avec sa vaste cour à arcades et ses deux campaniles (clochers inégaux), Sant’Ambrogio a un charme sobre et puissant. À l’intérieur, on peut voir le sarcophage de Stilicon (IVe s.), la crypte renfermant les reliques de saint Ambroise et des martyrs Gervais et Protais (visibles sous l’autel, revêtus d’habits précieux), ainsi que de magnifiques mosaïques byzantines dans la chapelle San Vittore in Ciel d’Oro.
L’entrée est libre (don libre), du lundi au samedi 10h-12h30 et 14h30-18h, dimanche uniquement l’après-midi. C’est un lieu chargé d’histoire et de ferveur, à ne pas manquer pour comprendre les racines de Milan. Juste à côté se trouve l’Université Catholique, installée dans une ancienne abbaye, dont le cloître vaut un coup d’œil.
Villa Necchi Campiglio
Nichée dans le quartier chic de Porta Monforte (Via Mozart 14), la Villa Necchi Campiglio est un joyau d’architecture des années 1930. Cette élégante demeure, conçue par l’architecte Piero Portaluppi et achevée en 1935, appartenait à la riche famille Necchi (industriels de la machine à coudre) et a été superbement préservée. Entourée d’un grand jardin avec piscine et court de tennis privé, un luxe incroyable en plein centre de Milan, elle offre un témoignage de la vie mondaine de la haute bourgeoisie milanaise d’avant-guerre.
On visite les salons Art déco, la salle à manger, le fumoir, les chambres au mobilier raffiné… Le tout agrémenté d’œuvres d’art et de design d’époque, sans oublier les touches ajoutées après-guerre par l’architecte Buzzi qui a adouci certains décors avec un style néo-classique Louis XV. La Villa, léguée au FAI (Fondo per l’Ambiente Italiano), est ouverte au public du mercredi au dimanche, de 10h à 18h (dernière admission 17h). La visite (guidée obligatoire en italien ou anglais, avec audio-guides en français disponibles) coûte 15 € par adulte (tarif réduit 9 € pour enfants et étudiants). C’est une plongée fascinante dans l’atmosphère des années folles milanaises. Les cinéphiles reconnaîtront d’ailleurs les lieux, immortalisés dans le film « Io sono l’amore » (2009). Réservation recommandée le week-end.
Le tramway à Milan : une expérience à part entière
Le tintement caractéristique du tramway résonne à Milan depuis plus d’un siècle, témoin vivant de l’histoire urbaine. Mis en service en 1876 avec des voitures à cheval puis rapidement électrifié dès 1893, le tramway milanais n’a cessé de croître. Aujourd’hui, son réseau compte 18 lignes qui quadrillent la ville et circulent tous les jours de l’aube (4h30) jusqu’à environ 2h30 du matin.
Sillonner Milan en tram, c’est voyager dans le temps : de nombreuses rames anciennes orange des années 1920, surnommées affectueusement « Ventotto », roulent encore et sont devenues un symbole de la ville. Environ 125 de ces tramways d’époque circulent toujours, principalement sur les lignes 1, 5, 10, 19 et 33, entretenus avec soin par l’ATM. Emprunter ces lignes, par exemple la 2 ou la 3 qui traversent le centre historique, permet d’admirer le Duomo, le château ou les Navigli tout en profitant du charme d’un voyage rétro.
Pour une expérience encore plus insolite, la compagnie propose même un tram-restaurant baptisé ATMosfera où l’on peut savourer un dîner raffiné en parcourant la ville à bord d’une voiture d’époque. Et depuis 2024, l’un de ces emblématiques tramways de 1928 (la motrice nº1565) a fait son entrée au Musée national des Sciences et Technologies de Milan, où les visiteurs peuvent désormais l’admirer parmi d’autres véhicules historiques.
Infos pratiques : on peut acheter son billet directement dans les stations de métro ou dans les bureaux de tabac (tarif : 2,20 € pour 90 minutes, valable sur tous les transports ATM).
L’architecture : entre tradition et modernité
Milan surprend par son paysage urbain où se côtoient monuments historiques et gratte-ciel futuristes. Les amateurs d’architecture seront comblés par ce mélange audacieux.
L’Art nouveau dans le ciel milanais : la Torre Velasca
Édifiée en 1958 en plein centre historique, la Torre Velasca est une tour d’habitation et de bureaux de 106 mètres de haut au design singulier. Conçue par le collectif d’architectes BBPR, elle affiche une silhouette de champignon reconnaissable entre toutes. Une base élancée qui s’élargit en surplomb dans les étages supérieurs, évoquant les tours médiévales lombardes. Cette esthétique brutaliste néo-médiévale tranchait avec le modernisme épuré de l’époque (la tour Pirelli, autre gratte-ciel milanais tout en verre et finesse, lui est contemporaine).
La Velasca a suscité débats et critiques, mais elle est aujourd’hui chère au cœur des Milanais qui la voient comme un symbole de la ville (“brutta ma bella”, moche mais belle). Récemment rénovée en 2020-2023, la tour Velasca abrite désormais des appartements de luxe, un hôtel et des commerces, tout en ayant conservé son allure rétro-futuriste. Vous la trouverez près de la Piazza Missori, non loin du Duomo.
Porta Nuova et le nouveau skyline de Milan.
Depuis les années 2010, Milan s’est dotée d’un quartier ultramoderne de gratte-ciel autour de Porta Nuova (entre les gares Garibaldi et Centrale). C’est aujourd’hui l’un des districts les plus high-tech d’Italie, regroupant sièges d’entreprises et espaces culturels, et il abrite le plus haut gratte-ciel du pays : la Torre Unicredit (tour incurvée de 218 m, reconnaissable à sa flèche élancée).
Tout autour, d’autres tours audacieuses ont poussé, dessinées par des architectes de renom : la tour Allianz (Il Dritto, 209 m, architectes Isozaki et Maffei), la tour Generali (Lo Storto, 191 m, torsadée par Zaha Hadid) et la tour PwC (Il Curvo, 175 m, de Daniel Libeskind) dans le quartier voisin de CityLife, mais aussi la tour Diamant, la tour Solaria, etc. L’ensemble compose un skyline futuriste qui a profondément changé l’horizon de Milan en une décennie.
Au pied des tours de Porta Nuova, la place piétonne Piazza Gae Aulenti est un lieu de promenade très apprécié : on y trouve fontaines, œuvres d’art contemporain, cafés, et elle s’illumine de mille couleurs le soir. Juste à côté, ne manquez pas le Bosco Verticale (Forêt Verticale) de l’architecte Stefano Boeri : deux tours résidentielles de 110 m et 78 m entièrement couvertes de 900 arbres et 20 000 plantes sur leurs balconsen.
Ces immeubles-jardins, inaugurés en 2014, ont remporté un prix d’architecture internationale et offrent un exemple spectaculaire d’intégration de la nature en ville. Vous pouvez admirer leur façade végétale depuis le parc Biblioteca degli Alberi en contrebas. Se promener dans Porta Nuova, c’est voir Milan se projeter dans le futur tout en restant attachée à l’idée de bien-vivre (les nombreux espaces verts et piétons en témoignent).
CityLife : la ville du XXIe siècle
Sur l’ancien site de la Foire de Milan (Fiera), le projet CityLife a créé un nouveau quartier ultramoderne, essentiellement tertiaire et résidentiel. Outre un grand parc et un centre commercial design, CityLife est surtout connu pour ses Trois Tours surnommées les Tre Torri.
On a déjà cité Il Dritto, Lo Storto et Il Curvo un peu plus haut : ces gratte-ciel se dressent ensemble sur la Piazza Tre Torri, offrant un panorama architectural éblouissant. La tour d’Allianz (Il Dritto) est la plus haute avec ses 50 étages rectilignes, la tour Generali (Lo Storto) impressionne avec sa forme torsadée inclinée, et la tour PwC (Il Curvo), achevée en 2020, présente une silhouette concave élégante. En flânant dans ce secteur, on découvre également des immeubles d’habitation aux lignes futuristes (résidences Hadid et Libeskind, balcons arrondis rappelant des vagues) et l’ancienne halle d’exposition Palazzo delle Scintille en cours de réhabilitation.
CityLife symbolise l’essor de Milan en tant que métropole européenne innovante. C’est un endroit prisé des instagrammeurs et des amateurs de design urbain. Accès facile par le métro M5 (station Tre Torri), je recommande d’y aller en fin d’après-midi pour voir les tours scintiller au coucher du soleil, puis de dîner dans l’un des restaurants chics du coin ou de faire du shopping nocturne au CityLife Shopping District.
Fondazione Prada : création et innovation au sud de Milan
Dans un registre différent, l’architecture contemporaine s’exprime aussi à la Fondation Prada, espace d’art et de culture inauguré en 2015 par la maison de mode Prada.
Installée au sud de Milan (Largo Isarco) sur le site d’une ancienne distillerie, la fondation marie bâtiments industriels réhabilités et constructions neuves conçues par l’architecte Rem Koolhaas (OMA). Le résultat est surprenant : entre les dépôts réaménagés tout de blanc et d’aluminium, s’élève une étroite tour contemporaine de 60 m et surtout un petit bâtiment entièrement recouvert de feuilles d’or 24 carats, surnommé Haunted House. Ce dernier brille de mille feux et abrite des installations d’art permanent.
La Fondazione Prada propose des expositions d’art moderne et contemporain pointues, un cinéma et le café Bar Luce imaginé par le réalisateur Wes Anderson dans un irrésistible style rétro italien années 1950. Côté infos pratiques : ouvert tous les jours sauf mardi, 10h-19h, entrée ~15 € (réservation en ligne conseillée les weekends). Même si l’art conceptuel n’est pas votre tasse de thé, la visite vaut pour l’architecture et l’ambiance étonnante du lieu, une preuve de plus que Milan sait allier audace et patrimoine.
Sortir, boire et manger à Milan
La movida milanaise
Les Milanais adorent sortir, que ce soit pour un verre entre amis, un dîner tardif ou faire la fête jusqu’au bout de la nuit. Une tradition sacrée marque le début de la soirée : l’aperitivo. Né à Turin mais élevé au rang d’art de vivre à Milan, l’aperitivo consiste à se retrouver en fin d’après-midi (vers 18h-20h) autour d’un verre et de quelques en-cas salés. Pour le prix d’un cocktail (généralement 8 à 12 €), un buffet ou des amuse-bouche variés sont offerts : olives, chips, charcuterie, petites pizzas, pâtes, etc. C’est un moment convivial et détendu, un prélude au dîner, certains en profitent même pour faire de l’aperitivo un apericena (apéritif-dînatoire) tellement les buffets sont copieux dans certains bars !
Parmi les boissons stars de l’aperitivo milanais, on trouve bien sûr le Spritz (Prosecco, Aperol et eau gazeuse, venu de Venise mais ultra-populaire ici) et le Negroni Sbagliato (une variante du Negroni inventée à Milan avec du Prosecco à la place du gin). Les bars à cocktails de la ville excellent aussi dans la préparation de Campari Soda, Americano, sans parler des créations modernes. Il faut dire que le bitter Campari est né à Milan en 1860 et que la ville a toujours été en pointe pour les mélanges audacieux. Après l’aperitivo, la soirée peut se poursuivre de mille façons. La gastronomie milanaise offre de belles tables pour dîner tard : on peut savourer un risotto alla milanese (au safran) crémeux, une costoletta alla milanese (l’escalope panée à la milanaise) ou un ossobuco tendre, dans des trattorias traditionnelles ou des restaurants plus contemporains.
Les Navigli notamment sont le véritable cœur battant de la nuit milanaise. Le long des canaux, des dizaines de bars et gelaterie accueillent une foule bigarrée de jeunes, d’étudiants, de touristes. On y boit un verre en terrasse, on danse parfois au son de DJ sets improvisés, et on flâne d’un lieu à l’autre, le tout dans un décor de cartes postales avec les lumières se reflétant dans l’eau. Autre zone très animée : les Colonne di San Lorenzo (colonnes romaines près de la basilique San Lorenzo). C’est un point de ralliement prisé des étudiants pour boire des bières en plein air sur la petite place, surtout l’été.
Pour une ambiance plus chic, direction le quartier de Brera, réputé pour ses bars à cocktails élégants et son atmosphère bohème et chic autour de l’Académie des Beaux-Arts. On peut y débuter la soirée avec un cocktail dans un bar cosy aux lumières tamisées, puis filer en discothèque si le cœur en dit. Du côté de Corso Como et Porta Garibaldi, la nuit est plus glamour et VIP. Les clubs et lounges à la mode s’y concentrent, avec souvent des rooftop bars offrant des vues panoramiques sur la skyline. C’est l’endroit où l’on peut croiser des célébrités locales ou internationales en goguette, notamment à l’incontournable 10 Corso Como, concept-store le jour et bar branché le soir.
Les quartiers de Isola et Porta Venezia proposent quant à eux une scène nocturne plus alternative. Isola, ancien quartier ouvrier devenu hipster, regorge de bars intimistes avec musique live, de brasseries artisanales et même d’un club de jazz réputé (Blue Note). Porta Venezia est connu pour être le centre de la scène LGBTQ+ milanaise, avec de nombreux bars et soirées arc-en-ciel, notamment autour de la Via Lecco. L’ambiance y est festive et inclusive. Enfin, pour une expérience typiquement locale, pourquoi ne pas terminer une nuit blanche par un panzerotto chaud chez Luini ou une part de pizza à emporter ?
Mes adresses gourmandes à Milan
Après avoir exploré la ville, passons aux choses sérieuses : manger ! En bonne amateur de cuisine italienne, j’ai arpenté Milan en quête de saveurs authentiques et de bonnes adresses. Voici quelques coups de cœur gourmands que je vous recommande chaudement des lieux où j’ai adoré faire une pause gastronomique pendant mon voyage.
Crosta : panificio artisanal
Un panificio-pizzeria artisanal qui fait fureur à Milan. Chez Crosta, on vient du matin au soir pour déguster du pain au levain croustillant, des focacce et des pizzas à la pâte exceptionnelle. Le lieu est simple, avec quelques tables hautes et un grand comptoir où sont exposées les fournées du jour. J’y ai goûté une part de pizza à la pala toute simple et suis repartie avec un sachet de biscotti maison pour le goûter.
Infos pratiques : ouvert 7j/7 de 8h à 23h environ (service continu, petit-déj, déjeuner, dîner). Ne repartez pas sans un de leurs pains au levain naturel, réputés parmi les meilleurs de Milan.
Panzerotti Luini : une institution
Institution milanaise depuis 1888, la petite échoppe Luini, cachée dans une ruelle près du Duomo, sert les fameux panzerotti dont raffolent les locaux. Un panzerotto, c’est un chausson de pâte moelleuse farci (traditionnellement de tomate-mozzarella) puis frit ou cuit au four. La fondatrice, Giuseppina Luini, originaire des Pouilles, a importé cette recette à Milan après la guerre, et depuis des générations les Milanais viennent “chez Luini” pour caler une petite faim sur le pouce.
Attendez-vous à faire la file sur le trottoir, mais le service est rapide. Pour ~3 € pièce, j’ai goûté la version classique. C’est chaud, fondant, réconfortant, et ça vaut chaque calorie ! Ils en proposent aussi au jambon, aux légumes, et des versions sucrées (nutella).
Infos pratiques : ouvert du lundi au samedi de 10h à 20h, fermé le dimanche (sauf ouvertures exceptionnelles). Pas de place assise, on déguste debout dans la rue, typique street-food à l’italienne.
Peck : le temple de la gastronomie milanaise
Situé au 9 Via Spadari, à deux pas du Duomo, Peck est une véritable institution culinaire à Milan. Fondé en 1883 par Francesco Peck, un charcutier originaire de Prague, l’établissement a su évoluer au fil des décennies tout en conservant son excellence et son raffinement. Initialement spécialisé dans les charcuteries et viandes fumées selon la tradition allemande, Peck est rapidement devenu le fournisseur officiel de la Maison Royale italienne.
Aujourd’hui, Peck s’étend sur plusieurs étages, offrant une expérience gastronomique complète. Au rez-de-chaussée, l’épicerie fine propose une sélection impressionnante de produits italiens et internationaux de haute qualité : fromages affinés, charcuteries artisanales, pâtes fraîches, pâtisseries et une cave à vins réputée avec plus de 40 000 références. Au premier étage, le restaurant gastronomique permet de déguster des plats élaborés à partir des produits de la maison, dans un cadre élégant et raffiné. Pour une pause plus légère, le Piccolo Peck, un café-bistrot au design inspiré des bistrots d’Europe centrale, offre une ambiance conviviale et une carte de mets délicats.
Infos pratiques : Peck est situé au 9 Via Spadari, à quelques minutes à pied du Duomo. Les horaires d’ouverture sont généralement du lundi de 15h à 19h30, et du mardi au samedi de 9h à 19h30. Il est fermé le dimanche.
Ciro Amodio : Pane, Prosciutto & Mozzarella
Cette enseigne napolitaine historique, fondée en 1830, a inauguré à Milan un concept dédié à la cuisine napolitaine. À deux pas du Duomo, dans la Via Spadari, le lieu se présente à la fois comme une petite épicerie traiteur au rez-de-chaussée et comme un espace convivial à l’étage comprenant une vingtaine de places assises. L’ambiance y est chaleureuse, évoquant la tradition populaire de Naples où la pause de midi sur le pouce est presque un art de vivre.
On y retrouve tous les produits typiques de Campanie : le pain cafone artisanal au levain (cuit plusieurs fois par jour), les rosette et cuzzetielli (petits pains ronds ou sandwiches locaux), la mozzarella di bufala campana onctueuse, ainsi qu’une sélection de salumi et fromages de haute qualité (salame, provolone, pancetta, etc.). Tous ces produits authentiques permettent de composer sur place un sandwich (panino) gourmand ou un plateau à partager, à déguster soit à emporter soit attablé sur le vif. C’est l’endroit parfait pour une pause gourmande rapide en pleine exploration de la ville. Offrez-vous un de leurs fameux panini à la mozzarella de bufflonne. Vous aurez ainsi un petit aperçu de la dolce vita napolitaine en plein cœur de Milan.
Infos pratiques : Ciro Amodio est situé au 13 Via Spadari, à proximité immédiate du Duomo. Les horaires d’ouverture sont généralement du lundi au samedi de 9h à 20h. Il est fermé le dimanche.
Mercato Centrale Milano : un marché gastronomique
Ouvert en 2021 dans la gare Centrale, ce grand marché couvert gastronomique est un paradis pour goûter à tout, à toute heure. Sur 4 500 m² et trois étages, il rassemble une trentaine de comptoirs tenus par des artisans triés sur le voletbeb.itbeb.it. L’ambiance du Mercato Centrale est vivante et conviviale, et l’on déguste ce qui nous fait le plus envie : pâtes fraîches, pizza al taglio, fruits de mer, gelati, un panino à la porchetta…).
Parmi mes stands préférés : le Bistrot Pedol, avec du poisson frais cuisiné à la demande (spaghetti alle vongole, au homard et tartare de gambero rosso !).
Plus loin, le coin du boulanger Davide Longoni, star locale du pain au levain, qui propose focaccia, pizza, brioches et les fameuses michette di Milano.
Infos pratiques : ouvert tous les jours de 7h à minuitbeb.it, idéal pour un petit-déjeuner avant le train, un déjeuner sur le pouce ou un dîner tardif. Les prix dépendent des stands (compter 8-15 € pour un plat). C’est une excellente façon de goûter à plusieurs spécialités italiennes en un seul lieu, dans un décor industriel branché.
Ratanà : une expérience gastronomique
Une très belles expériences gastronomiques à Milan. Ratanà est un restaurant niché dans un petit bâtiment du début XXe siècle, rescapé au milieu des gratte-ciel de Porta Nuova/Isola. Le lieu a du charme avec son jardin et sa terrasse, mais c’est surtout la cuisine du chef Cesare Battisti qui fait vibrer les papilles. Au menu : des recettes traditionnelles milanaises et lombardes revisitées avec créativité.
L’ossobuco avec risotto au safran signature est un plat exécuté à la perfection, où le risotto bien jaune, crémeux, est rehaussé d’un fromage typique le Lodigiano un peu plus doux que le parmesan, astuce du chef pour encore plus d’onctuosité. La carte suit les saisons et s’approvisionne en produits locaux de grande qualité, dans un esprit durable.
Infos pratiques : situé au 28 Via Gaetano de Castillia, formule déjeuner abordable à 24 € (plat du jour + verre de vin + café), et le soir comptez 60-80 € à la carte ou 70 € le menu dégustation. Réservation indispensable, surtout le week-end. ouvert tous les jours déjeuner et dîner (12h-14h30, 19h-23h).
ToscaNino, la cuisine toscane au cœur de Milan
Pour changer un peu, voici une adresse qui vous transporte… en Toscane ! ToscaNino est un concept atypique mêlant restaurant, bar à vin, épicerie fine et même boutique d’art de vivre toscans. Ouvert en 2017, ce grand espace chaleureux propose une immersion dans la gastronomie toscane au cœur de Milan : vous pouvez y acheter de l’huile d’olive, des fromages, du vin de Chianti, ou vous attabler pour déguster une ribollita (soupe paysanne aux légumes), une bistecca alla fiorentina (énorme steak grillé) ou des pici cacio e pepe (pâtes épaisses au fromage et poivre).
Infos pratiques : ouvert du lundi au samedi de 18h à minuit (fermé le midi). Brunch toscan proposé le samedi midi certains week-ends. ToscaNino a également un comptoir à la Rinascente du Duomo pour emporter quelques spécialités.
Et bien d’autres… La liste pourrait s’allonger tant Milan regorge d’adresses gourmandes, des trattorie traditionnelles de quartier aux tables innovantes, en passant par les cafés historiques. Chaque voyageur peut composer son parcours gustatif selon ses envies. La ville est un merveilleux terrain de jeu idéal pour les plus gourmands. N’hésitez pas à pousser la porte des petits cafés sans chichi pour un espresso debout au comptoir (le matin, souvent accompagné d’un cornetto ripieno), ou à tester les boulangeries qui vendent la pizza al trancio (à la part) à emporter. Et si vous êtes là en décembre, impossible de repartir sans un panettone artisanal dans vos bagages !
Mes adresses sucrées : pâtisseries et douceurs milanaises
Difficile de choisir une seule pâtisserie à Milan tant la ville excelle en douceurs ! J’en cite donc quelques-unes emblématiques.
Pasticceria Marchesi 1824
La pâtisserie Marchesi, installée via Santa Maria alla Porta 11 (avec des boutiques annexes à la Galleria et via Montenapoleone), est l’une des plus anciennes de Milan. On la reconnaît à son élégant décor en marbre vert. Elle est surtout réputée pour ses panettoni et ses chocolats artisanaux.
Infos pratiques : la boutique historique se situe via Santa Maria alla Porta 11/a, dans un bâtiment du XVIIIe siècle. Elle est ouverte du mardi au samedi de 7h30 à 20h00, et le dimanche de 8h30 à 20h00 ; une autre adresse se trouve dans la Galleria Vittorio Emanuele II, ouverte tous les jours de 7h30 à 21h00 ; la troisième boutique est située via Monte Napoleone 9, elle est ouverte du lundi au samedi de 7h30 à 21h00, et le dimanche de 8h30 à 21h00.
Tre Marie
Tre Marie est un nom emblématique de la pâtisserie milanaise, intimement lié à l’histoire du panettone depuis le début du XXe siècle. Aujourd’hui, plusieurs adresses à Milan perpétuent cette tradition gourmande, offrant une expérience culinaire raffinée dans des cadres élégants.
Parmi les établissements notables, le Gran Cafè & Tre Marie, se distingue par son ambiance de pâtisserie bistrot chic. C’est l’endroit idéal pour savourer un petit-déjeuner traditionnel italien, avec un cornetto croustillant accompagné d’un cappuccino onctueux. Une autre adresse prisée est le Galbusera Tre Marie – Bistrot Caffetteria Store San Babila. Ce bistrot allie modernité et tradition, proposant une sélection de pâtisseries raffinées dans un cadre contemporain.
Infos pratiques : le Gran café est situé au Viale Piave 23 et est ouvert du lundi au vendredi de 7h00 à 20h00, et le week-end de 7h30 à 20h00, le bistrot est situé au Corso Venezia 2 et est ouvert tous les jours de 7h30 à 20h00.
Panarello
Cette pâtisserie (né à Gênes en 1885, installé à Milan depuis des décennies) ravira les amateurs de viennoiseries légères et biscuits secs : leur spécialité, la Torta Panarello, est un gâteau moelleux aux amandes et leur cannoncini (petits cornets feuilletés à la crème pâtissière) sont à tomber.
Infos pratiques : Panarello dispose de plusieurs adresses à Milan, la boutique de la Via Speronari 3, située à proximité du Duomo, est ouverte tous les jours de 9h00 à 19h30. Celle de la Piazza San Nazaro in Brolo 15, près de la basilique éponyme, accueille les clients du lundi au dimanche de 7h30 à 19h30. D’autres établissements sont implantés Via Belfiore 10, Via della Moscova 52, Piazza Santa Francesca Romana 1 et Via Tolstoj 1, tous ouverts quotidiennement de 8h00 à 19h30.
Ammu Cannoli Siciliani : coup de coeur !
Si vous me connaissez, vous savez que je raffole des cannoli siciliani. Et justement, cette pâtisserie sicilienne offre une parenthèse gourmande et dépaysante en plein Milan. L’ambiance y est chaleureuse et authentique, avec un décor soigné d’où s’échappent les parfums sucrés de la Sicile.
La spécialité de la maison est le cannolo préparé à la minute selon la pure tradition sicilienne. Une coque croustillante garnie au dernier moment de ricotta fraîche, nature ou agrémentée de pistache, chocolat, agrumes, etc. On y propose aussi de délicieuses granite artisanales (à l’amande, au citron, à la pistache, etc.), ainsi que d’autres douceurs insulaires. Ammu propose également des kits cannoli à emporter, comprenant des coques prêtes à garnir, une poche de ricotta et divers toppings, permettant ainsi de recréer l’expérience authentique du cannolo sicilien chez soi !
Infos pratiques : Ammu dispose de plusieurs boutiques dans le centre de Milan, notamment au 32 Corso Magenta, au 44 Corso di Porta Romana ou encore Piazza Santa Francesca Romana, 1. Les horaires varient selon les emplacements, mais la plupart sont ouvertes du mardi au dimanche de 10h à 20h. Certaines boutiques ferment le lundi. Je vous conseille de déguster vos cannoli sur place dès qu’ils sont garnis pour apprécier tout le croquant de la pâte.
Gelateria Out of the Box
Une glace pas comme les autres ! Cette gelateria située à Porta Venezia propose des gelati “raw” (crus) 100% végétaux et sans gluten, d’une qualité bluffante. Le concept “Out of the Box” porte bien son nom : ici les crèmes glacées sont élaborées sans lait ni œuf, à base d’ingrédients d’origine végétale, ce qui les rend plus digestes mais tout aussi gourmandes. Le choix de parfums change selon les saisons et l’inspiration, avec de nombreuses options véganes. Leur glace à la pistache, d’une onctuosité remarquable, m’a totalement séduit, et celle à la noisette était tout simplement divine.
Infos pratiques : la gelateria est située au n° 7 Via Marcello Malpighi, elle est ouverte du mercredi au lundi de midi à 22h (fermée le mardi). Comptez 3 à 5 € selon le nombre de parfums (tarif standard pour Milan). Une adresse idéale même pour ceux qui ont des intolérances, ou tout simplement pour expérimenter un gelato différent et délicieux !
Amateur de sucré, je vous garantis des instants de bonheur dans chacune de ces maisons au savoir-faire centenaire.
Milan l’éclectique, Milan l’élégante
De l’ombre fraîche de la basilique Saint-Ambroise aux néons branchés de Porta Garibaldi la nuit, du calme matinal sur le parvis du Duomo aux foules joyeuses qui se pressent devant Luini à midi, cette ville propose un voyage complet fait de contrastes et d’émotions.
J’ai été personnellement frappée par la façon dont Milan marie si naturellement patrimoine et tendance, gastronomie traditionnelle et innovation culinaire. On peut y admirer la même journée un chef-d’œuvre de Léonard de Vinci et une installation d’art ultra-moderne à la Fondazione Prada, déguster une ossobuco dans une trattoria authentique puis une glace révolutionnaire chez Out of the Box. Le tout en se sentant toujours le bienvenu, car les Milanais, derrière une réputation un brin pressée, savent partager avec passion les trésors de leur ville.
En refermant ce carnet de voyage gourmand, je ne peux que vous encourager à vivre votre propre expérience milanaise. Prenez le temps de vous perdre dans les ruelles de Brera, de discuter avec les artisans du Mercato Centrale, de lever les yeux vers la Madonnina dorée qui scintille au sommet du Duomo au coucher du soleil. Milan est une ville qui se dévoile à qui prend la peine de l’explorer un peu au-delà des apparences. Et surtout, ne partez pas sans avoir goûté à tout ce qui fait sa saveur, un risotto giallo, un Negroni sbagliato, un cannoncino gourmand et une part de panettone moelleux…
Buon viaggio e buon appetito !
Milan l’è on gran Milan, et vous en reviendrez, je l’espère, le cœur et l’estomac comblés.
