Rome 2025
Carnet de voyage au cœur du Jubilé

Rome n’a pas besoin d’excuse pour être visitée, mais 2025 en offre une de taille : le Jubilé. Un événement qui dépasse largement le cadre religieux et transforme la Ville Éternelle en un théâtre vibrant de rencontres, de festivités et de (re)découvertes. Que l’on vienne pour la ferveur des pèlerins ou pour le plaisir de flâner dans ses ruelles séculaires, Rome promet en 2025 une expérience unique. Voici quelques repères pour profiter au mieux de cette année exceptionnelle.
Visiter Rome à l’heure du Jubilé : entre passé et renouveau
D’habitude, Rome n’est pas une ville qui se presse. Son rythme est celui des cafés, des discussions sans fins, des embouteillages qui semblent ne jamais se résoudre… Mais en 2025, avec le Jubilé, la « Ville éternelle » s’offre un coup de neuf. Ce grand événement catholique, qui a lieu environ tous les 25 ans, attire des millions de pèlerins venus du monde entier. C’est une année sainte, marquée par des célébrations religieuses et l’ouverture de la Porte Sainte des quatre basiliques majeures de Rome : Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs.
Pour accueillir cette marée humaine, la ville a lancé dès 2022 un programme de rénovation d’envergure avec un budget avoisinant les 4 milliards d’euros. Plus de 3 200 chantiers ont été engagés, financés par des fonds publics italiens et des subventions de l’Union européenne. Les grands axes ont été réaménagés, les pavés du centre historique restaurés, et les monuments emblématiques rénovés. L’objectif : préserver le patrimoine tout en modernisant les infrastructures pour offrir aux visiteurs et aux Romains une ville plus accessible et sublimée pour cet événement exceptionnel.
Pour concrétiser l’ampleur des travaux, plusieurs sites emblématiques de Rome ont bénéficié d’une rénovation en profondeur. Des fontaines de la Piazza Navona à la fontaine de Trevi, en passant par la Place d’Espagne, chaque recoin de la ville a été rafraîchi. La Fontana dei Quattro Fiumi du Bernin a retrouvé sa splendeur après un nettoyage minutieux, tout comme l’escalier de la Trinité-des-Monts, dont les marches en travertin ont été restaurées. Aux abords du Panthéon, les pavés ont été remis à neuf pour fluidifier le passage des visiteurs, tandis que les rives du Tibre, longtemps négligées, ont été réaménagées pour offrir une promenade plus agréable.

L’un des projets phares a été la rénovation des infrastructures autour du Vatican. La Via della Conciliazione, l’avenue qui mène à Saint-Pierre, a été repensée pour fluidifier le passage des visiteurs et sécuriser les abords de la basilique. Un immense effort a également été fait sur les transports, avec la modernisation de plusieurs stations de métro, notamment sur la ligne A, qui dessert le Vatican et le centre historique. En parallèle, les chantiers de la nouvelle ligne C, qui traverse la ville d’est en ouest, se poursuivent encore aujourd’hui avec un projet ambitieux : un passage sous le Colisée, nécessitant des fouilles archéologiques complexes et un travail d’ingénierie de pointe.
En 2025, Rome ne s’est pas transformée. Elle est toujours aussi chaotique, bruyante et imprévisible. Mais elle s’est préparée, avec cet équilibre typiquement romain entre nécessité et improvisation, entre faste et désordre. Dans ce tourbillon de ferveur et de dolce vita, il y a mille façons de vivre la Ville Éternelle autrement, plutôt que de suivre le flot des touristes.
Découvrir ou redécouvrir les lieux emblématiques
Au lieu d’aller s’agglutiner devant la Fontaine de Trevi pour une photo expédiée entre deux vagues de touristes, on peut s’accorder un vrai moment de contemplation en venant à l’aube. Se lever à l’aube pour voir le Colisée dans la lumière du matin, découvrir le mont Palatin presque désert, ou encore grimper jusqu’à la terrasse du Vittoriano pour une vue imprenable sur les toits de la ville. Et si l’on veut s’éloigner des circuits trop balisés, direction la colline de l’Aventin, où l’on peut encore savourer un moment de calme, face à l’église Sainte-Sabine ou en jouant les curieux devant le célèbre trou de la serrure des chevaliers de Malte.
Mais Rome en 2025, c’est aussi l’occasion unique de redécouvrir ses grands sites religieux, au cœur du pèlerinage jubilaire. Derrière leur rôle spirituel, ces édifices sont avant tout des chefs-d’œuvre architecturaux, des monuments qui ont vu défiler des siècles d’histoire et de foi. Saint-Pierre capte toute l’attention, mais trois autres basiliques majeures, tout aussi impressionnantes, forment avec elle l’itinéraire sacré du Jubilé. Pour les pèlerins, les visiter, c’est marcher sur les traces de l’histoire chrétienne. Pour les voyageurs, c’est l’occasion d’explorer une facette plus profonde et moins connue de la Ville Éternelle.
La Basilique Saint-Pierre : au cœur du Jubilé
Impossible d’évoquer le Jubilé sans commencer par Saint-Pierre, la plus emblématique de toutes. Construite à l’emplacement du tombeau de l’apôtre Pierre, cette basilique est le centre spirituel du catholicisme, un lieu qui impressionne autant par son gigantisme que par sa richesse artistique.

L’année jubilaire est l’un des rares moments où l’on peut franchir la Porte Sainte, ouverte spécialement pour l’occasion. Ce passage symbolique est un rituel fort, rappelant la quête spirituelle des pèlerins venus du monde entier. Située à droite de la façade principale, elle est scellée entre chaque Jubilé par un mur de briques, retiré lors de la cérémonie d’ouverture. Cette tradition s’inscrit dans le rite de la Recognitio, une étape solennelle au cours de laquelle des documents et des reliques, placés à l’intérieur du mur lors de sa fermeture, sont exhumés en présence de représentants du Vatican. Autrefois, le pape en personne frappait symboliquement ce mur avec un marteau d’argent avant qu’il ne soit démoli, mais cette pratique a été abandonnée au profit d’un rituel plus simple, qui marque toujours solennellement le début du Jubilé.

La basilique Saint-Pierre est bien plus qu’un sanctuaire ; c’est un véritable musée à ciel ouvert. À l’intérieur, La Pietà de Michel-Ange, chef-d’œuvre de marbre sculpté à seulement 24 ans, impressionne par sa finesse et son expressivité. Plus haut, la coupole domine Rome et offre une vue spectaculaire à ceux qui gravissent ses marches. Sous la basilique, la crypte abrite les tombeaux des papes, dont celui de Jean-Paul II, un lieu de recueillement prisé des fidèles. Chaque pierre témoigne ainsi d’un passé où l’histoire, l’art et la spiritualité s’entrelacent.
📍 Adresse : Piazza San Pietro, 00120 Città del Vaticano
🌐 Site internet : www.basilicasanpietro.va/
Basilique Saint-Jean-de-Latran : la cathédrale de Rome, mère de toutes les églises
Beaucoup l’ignorent, mais ce n’est pas Saint-Pierre, mais bien Saint-Jean-de-Latran qui est la véritable cathédrale de Rome et du pape. Première église chrétienne monumentale d’Occident, elle fut fondée sous l’empereur Constantin en 320 et consacrée en 324 par le pape Sylvestre Ier. Son titre officiel, inscrit sur son fronton, la désigne comme « mère et tête de toutes les Églises de la Ville et du monde ». Située sur le Mont Latran, elle fut pendant plus de dix siècles la résidence officielle des papes et le centre du pouvoir pontifical. Elle a également accueilli plus de 250 conciles, dont cinq œcuméniques, témoignant de son rôle central dans l’histoire de l’Église.
D’apparence sobre de l’extérieur, Saint-Jean-de-Latran se révèle somptueuse à l’intérieur, avec ses plafonds dorés, ses mosaïques étincelantes et ses statues monumentales des apôtres, qui en font l’une des plus belles basiliques de Rome. Mais ce qui marque le plus les pèlerins, c’est l’Escalier Saint (Scala Santa), situé dans un bâtiment adjacent.

Selon la tradition, ces marches en marbre seraient celles que Jésus aurait gravies lors de son procès à Jérusalem. Considérées comme une relique sacrée, elles sont parcourues à genoux, en prière, par des fidèles venus du monde entier. Une scène de dévotion silencieuse magnifiquement capturée dans le film La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino. Dans une Rome où le vide existentiel et la décadence côtoient la splendeur des siècles passés, on y voit Suor Maria, surnommée La Santa, une religieuse centenaire et ascétique, gravir à genoux la Scala Santa, lentement, sans une parole, absorbée dans une ferveur absolue. Comme une parenthèse mystique dans le chaos romain, la Scala Santa rappelle que, malgré l’agitation et la modernité, Rome reste une ville profondément spirituelle, où le sacré surgit au détour d’un escalier.
📍 Adresse : Piazza di San Giovanni in Laterano, 4, 00184 Roma RM, Italie
🌐 Site internet : www.vatican.va/various/basiliche/san_giovanni/
Sainte-Marie-Majeure : la splendeur dorée de la Vierge
Si Rome regorge d’églises dédiées à la Vierge Marie, aucune n’égale Sainte-Marie-Majeure. Elle est non seulement la plus grande basilique mariale de la ville, mais aussi l’une des plus fastueuses.

Dès l’entrée, on est frappé par l’or qui recouvre son plafond, un or qui, selon la légende, aurait été offert par les souverains espagnols après la découverte de l’Amérique. Les mosaïques de l’abside, véritables trésors de l’art byzantin, racontent la vie de la Vierge avec des détails d’une finesse inégalée. Bien moins touristique que Saint-Pierre, Sainte-Marie-Majeure reste un lieu de prière, notamment devant la relique de la crèche de Bethléem, conservée sous le maître-autel.

📍 Adresse : Piazza di Santa Maria Maggiore, 42, 00100 Roma RM, Italie
🌐 Site internet : www.basilicasantamariamaggiore.va/
Saint-Paul-hors-les-Murs : la grandeur retrouvée
Si cette basilique est souvent éclipsée, Saint-Paul-hors-les-Murs mérite amplement le détour. Située à l’extérieur des anciens remparts de la ville, elle abrite le tombeau de Saint Paul, l’un des apôtres les plus influents du christianisme.

Son architecture est impressionnante : une immense nef à colonnades, des mosaïques dorées resplendissantes et une sensation d’espace qui la distingue des autres basiliques. Ses fresques et ses mosaïques tout juste restaurées, révèlent des détails jusque-là invisibles. Le cloître a également bénéficié d’un travail de conservation qui permet d’admirer ses sculptures dans leur éclat d’origine. Et pour une expérience hors du temps, il faut absolument venir au coucher du soleil : lorsque les derniers rayons frappent la façade dorée, Saint-Paul-hors-les-Murs devient un spectacle en soi.
📍 Adresse : Via Ostiense, 186, 00146 Roma RM, Italie
🌐 Site internet : www.basilicasanpaolo.org
Pourquoi ces basiliques sont essentielles au Jubilé ?
Le pèlerinage des quatre basiliques majeures est bien plus qu’une tradition religieuse ; il incarne à la fois un chemin spirituel et une plongée dans les racines du christianisme à Rome. Mais au-delà de la foi, ces édifices offrent en 2025 une occasion unique de redécouvrir la ville sous un nouvel éclairage. Plus que de simples lieux de culte, ils sont des témoins vivants de l’histoire, des trésors architecturaux où se mêlent grandeur impériale, ferveur religieuse et chefs-d’œuvre artistiques.
En cette année jubilaire, alors que leurs façades et leurs intérieurs restaurés toute leur splendeur, visiter ces basiliques, c’est plonger au cœur de Rome, cette ville où le sacré et l’histoire ne font qu’un.
Explorer Rome au-delà des cartes postales
Rome ne se réduit pas à son centre historique. Pour ressentir son âme, il faut oser franchir le Tibre, explorer ses quartiers moins connus, où les Romains vivent encore leur quotidien loin des foules.
Trastevere : la bohème éternelle
Trastevere, dont le nom signifie « au-delà du Tibre« , est l’un des quartiers les plus emblématiques de Rome. Autrefois un faubourg populaire, habité par des pêcheurs, des artisans et des commerçants, il a longtemps conservé une identité distincte, presque indépendante du reste de la ville. Aujourd’hui encore, malgré son succès et son ambiance branchée, il n’a rien perdu de son âme.
Ses ruelles pavées, bordées de maisons aux façades ocre, conservent ce charme pittoresque qui fait sa renommée, mais le quartier est désormais l’un des plus animés de la capitale. On y croise des Romains et des visiteurs curieux en quête d’authenticité, flânant au gré des ruelles sinueuses et des petites places ombragées. Sur la Piazza Santa Maria in Trastevere, l’une des plus anciennes églises de Rome veille sur la place, offrant à ceux qui s’attardent le spectacle envoûtant de ses mosaïques dorées qui scintillent sous le soleil.

Trastevere ne se limite pas à sa place centrale, il se découvre au hasard des pas. Il faut s’éloigner des axes trop évidents, entrer dans une petite librairie oubliée, goûter un suppli – cette croquette de riz farcie de mozzarella fondante – ou simplement s’asseoir sur un muret et regarder la vie défiler. Ici, Rome se vit sans programme, au rythme des trouvailles inattendues.
Quand la nuit tombe, le quartier change de visage. Les Romains et les touristes se mêlent sur les petites places animées, dans l’effervescence nocturne pour savourer un spritz ou une grappa en terrasse. Les trattorie traditionnelles continuent de servir des spécialités locales aux habitués et aux visiteurs attablés sous la lumière tamisée des lampadaires, tandis que les bars s’animent et que les conversations résonnent jusque tard dans la nuit. Si autrefois on y trouvait uniquement des tavernes familiales où déguster une carbonara ou une coda alla vaccinara, Trastevere reflète aujourd’hui la dualité de Rome : à la fois fidèle à ses racines et en constante évolution.
Trastevere, c’est ce subtil équilibre entre authenticité et renouveau, entre la Rome d’hier et celle d’aujourd’hui. Un quartier qui a su évoluer sans renier son âme, et qui, malgré la foule, parvient encore à offrir ces instants suspendus où l’on oublie le temps.
Focus sur le marché San Cosimato : un petit marché au cœur de Trastevere
Au cœur de Trastevere, à quelques pas de la Piazza San Cosimato, se trouve un marché de quartier authentique, loin des circuits touristiques trop fréquentés.
Le marché San Cosimato, bien que plus modeste que le célèbre Campo de’ Fiori ou celui du Testaccio, incarne parfaitement l’âme populaire de Trastevere. Ici, ce sont les habitants du quartier et les chefs de trattorie qui viennent faire leurs courses, échangeant des plaisanteries en romanesco avec les commerçants installés depuis des générations.

L’ambiance y est simple et vivante, fidèle à l’esprit du quartier. Les étals débordent de fruits et légumes de saison, en provenance directe de la campagne romaine, mais aussi de fromages locaux, de charcuteries artisanales et de pains croustillants, comme les fameuses rosette ou tartaruge. On y trouve également des poissons fraîchement pêchés, des herbes aromatiques comme la mentuccia romana ou des olives parfumées vendues au poids. Certains stands proposent même de la porchetta tranchée minute, un régal à déguster sur place.
Au fil des ans, San Cosimato a évolué avec son quartier. Si les commerçants historiques sont toujours présents, quelques stands plus modernes y ont fait leur apparition, attirant une clientèle plus jeune et branchée. On y trouve désormais des produits biologiques, des spécialités végétariennes et des cafés artisanaux, reflétant la nouvelle identité de Trastevere, où tradition et modernité cohabitent sans jamais s’effacer.

En effet, le marché San Cosimato ne se limite pas aux étals alimentaires. La petite place qui l’accueille est un point de rencontre essentiel pour les habitants. Durant l’été, la Piazza San Cosimato se transforme en cinéma en plein air, où les habitants et les visiteurs s’installent sous les étoiles pour regarder des films classiques ou récents, dans une ambiance chaleureuse et conviviale.
Malgré l’évolution de Trastevere, le marché San Cosimato reste un lieu vivant et authentique, fréquenté par les habitants du quartier. Entre les étals de fruits et légumes, l’animation quotidienne rappelle que Trastevere, malgré son succès, conserve encore une âme populaire.
Où manger dans le quartier du Trastevere : mes adresses
Exit les soi-disant « meilleurs restaurants de Rome » du centre historique, ceux que l’on voit en boucle sur Instagram et TikTok, où l’on fait la queue 45 minutes, non pas pour manger, mais pour se prendre en photo.
Trastevere regorge de bonnes adresses où l’on peut savourer la cuisine romaine traditionnelle ou découvrir des plats plus raffinés. Encore faut-il savoir les dénicher et éviter les attrape-touristes. Entre trattorie historiques, biscotterie artisanales et restaurants engagés dans le mouvement Slow Food, voici mes coups de cœur, testés et approuvés dans le Trastevere.
Spirito di Vino – L’élégance du Slow Food
Dans une atmosphère intimiste, Spirito di Vino propose une cuisine romaine revisitée avec des produits de saison et une attention particulière à la qualité des ingrédients. Ce restaurant, membre du mouvement Slow Food, privilégie les producteurs locaux et les recettes inspirées de la tradition, tout en y apportant une touche gastronomique. Mention spéciale pour leurs viandes maturées et leur cave à vins, installée dans une cave plus ancienne que le Colisée !

📍 Adresse : Via dei Genovesi, 31
📞 Réservation conseillée
🌐 Site : www.spiritodivino.com
Biscottificio Artigiano Innocenti – La gourmandise à l’italienne
Cette petite biscuiterie familiale est une véritable institution à Trastevere. Biscottificio Artigiano Innocenti est connu pour ses biscuits artisanaux, préparés avec des recettes transmises depuis plusieurs générations. On y trouve des brutti ma buoni, des ciambelline al vino et bien sûr des cantucci parfaits à tremper dans un bon vin doux. Une adresse incontournable pour ramener un souvenir gourmand ou simplement savourer un biscuit en flânant dans le quartier.
📍 Adresse : Via della Luce, 21
⏳ Horaires : Matin et après-midi, fermeture en début de soirée
🌐 Site : biscottificioartigianoinnocenti.wordpress.com
Sottosopra – Cuisine italienne moderne

Si l’on veut une alternative aux trattorie classiques, Sottosopra est une belle option. Ce restaurant propose une cuisine italienne contemporaine, avec des influences méditerranéennes et une carte qui évolue au fil des saisons.
📍 Adresse : Via di San Francesco a Ripa, 44
📞 Réservation recommandée
🌐 Site : www.sottosopratrastevere.com
Checco er Carettiere – L’authenticité romaine dans l’assiette

Si vous cherchez une trattoria romaine pure souche, Checco er Carettiere est l’endroit idéal. Ici, on ne triche pas avec les recettes : carbonara, cacio e pepe, amatriciana, saltimbocca alla romana, tout est préparé dans les règles de l’art. Le cadre, avec ses murs ornés de photos de célébrités ayant fréquenté l’établissement, ajoute au charme du lieu. Une adresse parfaite pour goûter à la vraie cuisine romaine, servie sans fioritures mais avec beaucoup de générosité.
📍 Adresse : Via Benedetta, 10
📞 Réservation conseillée
🌐 Site : www.checcoercarettiere.it
Testaccio : le ventre de Rome
Si Trastevere incarne la bohème romaine, Testaccio est, lui, le cœur de la Rome populaire et ouvrière. Situé au sud du centre historique, Testaccio tire son nom du Monte Testaccio, une colline artificielle formée par l’accumulation de tessons d’amphores antiques. À l’époque romaine, cette zone était le principal port fluvial de Rome, où arrivaient les marchandises et les denrées alimentaires stockées dans de grandes jarres en terre cuite. Ces amphores cassées étaient soigneusement empilées, formant cette colline unique qui témoigne encore aujourd’hui de l’importance du commerce dans l’Antiquité.
Au fil des siècles, Testaccio est resté un quartier populaire, marqué par son activité industrielle et son lien avec l’alimentation. À la fin du XIXᵉ siècle, il devient le centre du commerce de la viande à Rome avec l’ouverture du Mattatoio, un immense abattoir qui fournissait la ville en viande fraîche. C’est ici que sont nées certaines des recettes emblématiques de la cuisine romaine, comme la coda alla vaccinara (queue de bœuf mijotée), la trippa alla romana (tripes à la sauce tomate et au pecorino) ou encore le coratella (abats d’agneau), plats issus de la tradition du quinto quarto (le cinquième quartier), c’est-à-dire les morceaux les moins nobles de la viande, réservés aux ouvriers des abattoirs.
L’ancien mattatoio, un espace culturel
Aujourd’hui, le Mattatoio a cessé ses activités, mais il reste un site fascinant à visiter. Transformé en espace culturel, il abrite désormais des expositions temporaires, des événements artistiques et même une école d’architecture. Son atmosphère brute, avec ses vastes hangars et ses anciens bâtiments industriels, donne à Testaccio une identité unique, entre passé ouvrier et renouveau artistique.

📍 Adresse : Piazza Orazio Giustiniani, 4
🌐 Site : www.mattatoioroma.it
Le Mercato Testaccio, un temple de la gastronomie
Le Testaccio, fidèle à ses racines, a aussi su évoluer, notamment à travers son marché, l’un des plus appréciés de Rome. Le Mercato Testaccio, installé dans un bâtiment moderne mais à l’ambiance toujours authentique, est un véritable paradis pour les amateurs de cuisine italienne. Ici, on trouve des produits frais de qualité – viandes, poissons, légumes, fromages – mais aussi des stands de street food romaine, où l’on peut déguster une pizza al taglio croustillante, un panino à la porchetta ou encore un supplì doré à la perfection.
📍 Adresse : Via Lorenzo Ghiberti,
🌐 Site : www.mercatoditestaccio.it

Casa Manco – La pizza al taglio incontournable du Mercato di Testaccio
Au cœur du Mercato di Testaccio, Casa Manco est une adresse immanquable pour les amateurs de pizza al taglio. Connue pour sa pâte légère, croustillante et aérienne, cette pizzeria propose des recettes créatives et des garnitures généreuses, allant des classiques romains aux associations plus audacieuses. Ici, tout est fait avec des ingrédients de qualité et une fermentation longue qui donne à la pâte une texture unique. Idéal pour une pause gourmande entre deux découvertes du marché ! 🍕✨

📍 Adresse : Mercato di Testaccio, Box 22, Via Lorenzo Ghiberti
🌐 Site officiel : www.casamanco.it
Avec ses trattorie, ses bars, son marché vibrant et son héritage ouvrier encore bien visible, Testaccio est l’un des derniers quartiers de Rome, avec le Trastevere, à avoir conservé son âme populaire, loin des foules touristiques. C’est ici que l’on ressent encore la vraie Rome, celle des Romains, où l’on mange bien, où l’on parle fort, et où chaque coin de rue raconte une histoire.
Le Ghetto juif de Rome : entre mémoire et traditions culinaires
Niché entre le Tibre et le Largo di Torre Argentina, le Ghetto juif de Rome est l’un des quartiers les plus chargés d’histoire de la capitale. Fondé en 1555 sur ordre du pape Paul IV, il fut pendant plus de trois siècles un lieu d’isolement imposé, où la communauté juive romaine vivait sous des restrictions sévères, enfermée chaque nuit derrière des portes verrouillées. Malgré ces conditions difficiles, la culture et l’identité juives se sont profondément enracinées ici, donnant naissance à un patrimoine unique. Aujourd’hui, ce quartier est un véritable musée à ciel ouvert, où l’on peut encore admirer la Grande Synagogue, construite en 1904 après la suppression du Ghetto, et les vestiges du Portique d’Octavie, un témoin fascinant de l’histoire antique et médiévale du lieu.
Mais s’il y a bien une chose qui a survécu au temps et aux persécutions, c’est la cuisine juive-romaine, fusion entre les traditions juives et les saveurs locales. Ce quartier est le berceau de spécialités devenues emblématiques, comme les carciofi alla giudia, des artichauts frits entiers croustillants à l’extérieur et fondants à l’intérieur. D’autres plats témoignent de l’ingéniosité des cuisiniers du Ghetto, comme le baccalà fritto (morue frite) ou la concia di zucchine, des courgettes marinées dans de l’ail et du vinaigre, un héritage direct des règles alimentaires juives.
Malheureusement, le Ghetto d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec ce qu’il était encore il y a quelques décennies. Autrefois un repaire d’adresses authentiques, il est devenu une machine bien huilée à attrape-touristes, où les restaurants s’arrachent à qui mieux mieux la palme du « meilleur artichaut frit de Rome« . Cela se ressent malheureusement sur la qualité des plats servis. Il y devient difficile de trouver une vraie cuisine romaine-juive à la hauteur de sa réputation.
Bref, si l’histoire du quartier reste fascinante, mieux vaut aller chercher un bon repas ailleurs si l’on veut éviter de se faire plumer sous prétexte de tradition. D’ailleurs, plutôt que de vous recommander une adresse décevante, je préfère vous donner la vraie recette des carciofi alla giudia.
Coup de cœur pour la pizza Bonci
Allez, on termine ce périple culinaire avec une vraie valeur sûre !
Impossible de parler de pizza al taglio à Rome sans évoquer Gabriele Bonci, véritable maître de la fermentation longue et des garnitures audacieuses. Son enseigne mythique, Pizzarium Bonci, située près du Vatican, est une référence absolue pour les amateurs de pizza romaine. Ici, la pâte est épaisse, croustillante et aérienne, préparée avec des farines sélectionnées et un levain naturel, garantissant une texture unique. Chaque jour, le comptoir propose une variété infinie de garnitures, des classiques comme la margherita aux créations plus audacieuses mêlant légumes de saison, fromages affinés et charcuteries artisanales.

Mais Bonci ne s’arrête pas à la pizza ! Son Panificio Bonci, situé dans le quartier de Prati, est un autre temple du goût où l’on trouve non seulement de délicieuses pizzas, mais aussi des pains artisanaux, des focaccie et des viennoiseries, tous réalisés avec le même soin et la même exigence sur les matières premières.
Et parce qu’un bon repas romain ne se limite pas à la pizza, Pizzarium propose aussi une belle sélection de fritti, ces incontournables bouchées croustillantes à déguster sur le pouce. On y trouve les suppli classiques avec leur cœur de mozzarella filante, mais aussi des versions revisitées comme le suppli à l’amatriciana. Sans oublier les croquettes de pommes de terre, dorées et fondantes, parfaites pour accompagner une part de pizza.
Autant dire que tester Bonci était une évidence pour ce voyage à Rome ! Il était sur ma to-do list culinaire depuis longtemps, et l’expérience a été à la hauteur des attentes. Entre la qualité des ingrédients, le travail du levain, la créativité des recettes et ces fritti irrésistibles, chaque bouchée confirme pourquoi Bonci est une référence incontournable.
📍 Pizzarium Bonci : Via della Meloria, 43, 00136 Roma RM
📍 Panificio Bonci : Via Trionfale, 36, 00195 Roma RM
🌐 Site officiel : bonci.it